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-- blog stromates archives du dfb contact abonnement rss ? menu street address city, state, zip phone number blog stromates archives du dfb contact abonnement rss ? ecole buissonnière february 12, 2016 florizelle certains d'entre vous ont eu la gentillesse de s'inquiéter de mon absence. depuis quelque temps, le divan fumoir a pris un chemin de traverse mais reviendra certainement dans cet espace un jour ou l'autre. ce chemin-là : https://www.instagram.com/ledivanfumoir/ 4 comments la folle d'itteville december 10, 2015 florizelle le 15 novembre 1931, georges simenon signe avec l'éditeur jacques haumont un contrat pour un roman intitulé g7 qui devait inaugurer "une série de trois, six ou neuf romans de la même longueur" que l'auteur s'engageait à livrer sur demande à la cadence d'un volume environ par mois. chaque volume de la collection phototexte devait contenir un minimum de trente illustrations photographiques assorties au texte. une innovation pleine de zeste. g7 devient la folle d'itteville , et germaine krull fut en charge des photos. loin d'être de simples illustrations, elles contribuaient pleinement à la narration, voire la troublaient jusqu'à donner à la prose sèche de simenon une dimension onirique: ombres surimposées, intensité de gris, feuilletages des perspectives, effets de zoom, contrastes flous, opacité des contre-jours, obscurité des arrière-plans, théâtralité du cinéma muet, influence expressionniste. certaines photos reviennent à l'identique, d'autres demeurent incompréhensibles, ajoutant du mystère au mystère, comme si elles formaient une intrigue parallèle au texte. faute de succès commercial, la collection s'arrêta là. ne reste que l'annonce sur le dernière pag e du roman d'une affaire des sept. . tags simenon , germaine krull , jacques haumont , phototexte , 1931 , roman policier , bookcover , folle d'itteville comment last folio november 11, 2015 florizelle rangée de livres dans l'école juive de bardejov, yuri dojc, 2006 ecole juive à bardejov, par yuri dojc, 2006 fragment de livre, école juive de bardejov, yuri dojc, 2011 rangée de livres, école juive de bardejov, yuri dojc, 2006 en novembre 2005, le photographe canadien yuri dojc et la productrice anglaise katya krausova, tous deux nés en tchécoslovaquie, entament un périple à travers la slovaquie pour réaliser un film sur les survivants de l'holocauste. en mars 2006, ils se dirigent vers bardejov, non loin de la frontière polonaise, pour filmer la grande synagogue transformée en entrepôt et recueillir le témoignage du dernier couple juif de cette ville de 30 000 habitants, les simonovic. l'interview terminée, ils s'apprêtent à regagner leur hôtel pour un repos bien mérité quand un vieux monsieur les accoste dans le hall de l'immeuble et insiste pour les recevoir chez lui : il a quelque chose d'important à leur dire. sa femme a préparé des friandises et les accueille dans leur minuscule salon. gardien du temple protestant, il détient les clefs d'un bâtiment qu'il veut absolument leur montrer avant leur départ. le photographe décline son offre en mettant en avant le long trajet qui les attend dans la neige. le lendemain matin, aux environs de huit heures, alors que toute l'équipe s'apprête à partir, il aperçoit la silhouette du vieux monsieur qui s'approche : "seulement dix minutes", supplie-t-il. yuri dojc accepte et suit m. bogol jusqu'à un bâtiment banal situé derrière la grand place, joyau patrimonial de la ville. quand il en ressort, il est deux heures de l'après-midi. il vient de pénétrer dans une école juive où tout est resté à la même place depuis ce jour de 1942 où 3700 juifs de bardejov ont été déportés. là, le temps s'est arrêté : tables, bancs, lampes, étagères chargées de livres, de cahiers, de livres de compte recouverts de poussière sont restés intacts. ces livres, yuri dojc, qui reviendra sur les lieux à plusieurs reprises, leur consacrera un projet spécial, last folio . il s'approchera au plus près de leurs textures pour en faire de véritables portraits, attentif aux moindres marques d'usure, à leurs couvertures frangées, au gondolement de leurs pages humides, à leurs noircissements, à leurs dos déchiquetés, à leurs morcellements, à leurs déchirures. des portraits qui seront autant de portraits en creux de ceux qui les ont fabriqués, de ceux qui les ont lus silencieusement ou à voix haute, feuilletés, cornés, soulignés, recopiés, retournés, mis en pile, déplacés, de ceux qui les ont commentés au cours de vives discussions, de ceux qui se les sont échangés, de ceux qui en ont appris des passages par cœur, qui les ont récités, qui les ont appris à d'autres, de ceux qui les ont gardé en mémoire et qui ne sont jamais revenus, disparus à jamais. sur l'une des photos d'un volume pris au hasard par yuri dojc - qui ne ne connaît pas l'hébreu-, se détache parmi les pages qui tombent en lambeaux, comme entouré d'une aura, un mot d'encre noire : "hanishar", "ce qui reste". last folio, a photographic memory , de yuri dojc et katya krausova, prestel, 2015 tags yuri dojc , judaïsme , mémoire , usure , livres , slovquie , déportation 7 comments white: a project september 28, 2015 florizelle elephant folio vierge, collection de la royal academy coupe à deux anses de meissen, vers 1715, collection personnelle d'edmund de waal négatif sur papier ciré d'horatio ross, c. 1850-1860. fir trees on the bands of dornoch . hans p. kraus jr, new york. a mind of winter, edmund de waal, 2015, alan cristeagallery, london "white is aura. white is a staging post to look at the world from. white is not neutral; it forces other colours to reveal themselves. it moralises – it is clean when nothing else is clean, it is light when most things are heavy. it is about impossibility. think of moby dick and captain ahab, the question crying out, “what is this thing of whiteness?” white is a place to begin and a place to end. " c'est ainsi que commence la plaquette oblongue que le grand céramiste britannique edmund de waal a écrite pour accompagner sa magnifique installation white: a project au sein de la bibliothèque de la royal academy. pour y pénétrer, il vous aura fallu vous dépouiller : laisser au vestiaire vos objets personnels. car white: invite d'abord à une expérience physique : la couleur blanche impose le silence. edmund de waal a regroupé des œuvres que l'on n'a jamais l'habitude de voir ensemble. d'abord dans la salle des gravures : citons une sculpture de cy twombly avec un émail peint de la renaisssance, la palette de porcelaine de turner avec un netsuke de sa collection privée (objet de son fameux livre le lièvre aux yeux d'ambre ), une partition de john cage avec une tasse en porcelaine de meissen, l'une des premières pièces de porcelaine à avoir été fabriquée en europe, la réplique du buste d'ippolita sforza détruit dans les bombardements de berlin avec sa vitrine noire de pots blancs, a mind of winter . ensuite, dans les rayonnages de la bibliothèque elle-même, se détachant dans la pénombre studieuse : une nature morte de morandi, une théière de malevitch, une stèle anthropomorphique en calcite d'arabie, une œuvre de garry fabian miller fondée sur la capture de la trace de reflets d'eau à travers un verre coloré sur du papier photosensible. ces rapprochements opèrent comme autant de variations poétiques autour des émotions esthétiques contrastées que procure le blanc. un vide, une totalité, une lumière, une disparation, une infinité, une structure délimitée, un reflet, une absorption, le tout et le rien, le début et la fin. et ce sera un choc pour le visiteur de se heurter à la sortie aux foules qui se pressent à l'exposition ai weiwei. il pourra cependant prolonger le rare plaisir qu'il aura ressenti en suivant la white road qu'edmund de waal a remontée dans son dernier livre. tags edmund de waal , royal academy , blanc comment beatbox september 20, 2015 florizelle grace savage accompagne en ce moment le spectacle de sylvie guillem life in progress . regardez la improviser ici s